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Depuis quelques années, les pratiques de soins dites « non conventionnelles » se développent considérablement : aromathérapie, réflexologie, sophrologie, hypnose…
Parfois, c’est une bonne chose.
Mais, hélas, c’est aussi un domaine dans lequel les pires dérives apparaissent.
Maître Lucie Laux accompagne les victimes de ces dérives à travers un parcours judiciaire et personnel souvent semé d’embûches.
Le cabinet traite généralement les situations suivantes liées aux pratiques non conventionnelles :
Un « traitement » thérapeutique non validé scientifiquement peut priver le malade de soins médicaux efficaces et réduire ses chances de guérison ou de rémission.
« Le fait d’exposer directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente par la violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement. » (Article 223-1 du Code pénal)
Exemple
Un thérapeute se présentant comme « naturopathe » pratiquait régulièrement des injections dans les doigts de ses clients, geste normalement réservé aux médecins ou infirmiers. Or, les seringues ne remplissaient pas les conditions d’hygiène requises. Certains clients du naturopathe ont donc développé de lourdes pathologies, allant jusqu’à une septicémie foudroyante.
« Le fait, soit par l’usage d’un faux nom ou d’une fausse qualité, soit par l’abus d’une qualité vraie, soit par l’emploi de manœuvres frauduleuses, de tromper une personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d’un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service ou à consentir un acte opérant obligation ou décharge. » (Article 313-1 du Code pénal)
Exemple
À l’aide d’un appareil médical factice, un faux médecin fait croire à des personnes âgées qu’elles sont malades, puis il les incite à acheter un prétendu médicament (en réalité, des gélules contenant seulement une poudre de clam) pour un prix très élevé.
« Est puni de trois ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de la situation de faiblesse soit d’un mineur, soit d’une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de son auteur, pour conduire ce mineur ou cette personne à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables.» (Article 223-15-2 du Code pénal)
Exemple Un praticien en médecine douce, conscient de l’état de sénilité d’une vieille personne, lui propose des traitements coûteux non validés scientifiquement, en lui assurant qu’ils amélioreront ses symptômes de manière spectaculaire. Profitant de la perte de lucidité liée à la sénilité, ce praticien pousse la personne âgée à souscrire à des prestations qu’elle ne comprend pas pleinement, exploitant ainsi sa vulnérabilité pour en tirer un profit personnel.
« Mise en danger par un groupe organisé ou par un individu isolé, par des pressions ou des techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de suggestion psychologique ou physique la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société. » (MIVILUDES)
Exemple
Un pseudo-praticien demande une confiance totale à ses patients, affirmant avoir une méthode miracle pour recouvrer la santé. Cela mène à un endoctrinement et à une rupture avec la médecine, la famille et l’entourage.
Le « gourou » thérapeutique propose non seulement de soigner, mais aussi de vivre autrement, se posant en détenteur de la vérité. Le patient peut non seulement se voir soutirer une somme d’argent importante, mais aussi subir des violences sexuelles et rompre les liens avec ses proches.
Les dérives dans la pratique des médecines non conventionnelles sont un phénomène encore peu médiatisé, mais pris au sérieux, et contre lequel il faut lutter.
Les pratiques de soins non conventionnelles et leurs dérives – Conseil National de l’Ordre des médecins – Juin 2023
Rapport d’activité de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires – 2025
Union nationale des Associations de Défense des Familles et de l’Individu victimes de sectes
Thérapies alternatives, comment éviter les dérives ? – LCP